ECRIRE
Ecrire de Charles Juliet
Ecrire d’Anne Sylvestre
Que je sois née d'hier ou d'avant le déluge
J'ai souvent l'impression de tout recommencer
Quand j'ai pris ma revanche ou bien trouvé refuge
Dans mes chansons toujours j'ai voulu exister
Que vous sachiez de moi ce que j'en veux bien dire
Que vous soyez fidèle ou bien simple passant
Et que nous en soyons juste au premier sourire
Sachez ce qui pour moi est le plus important
Oui le plus important
Écrire pour ne pas mourir
Écrire sagesse ou délire
Écrire pour tenter de dire
Dire tout ce qui m'a blessée
Dire tout ce qui m'a sauvée
Écrire et me débarrasser
Écrire pour ne pas sombrer
Écrire au lieu de tournoyer
Écrire et ne jamais pleure
Rien que des larmes de stylo
Qui viennent se changer en mots
Pour me tenir le coeur au chaud
Que je vive cent ans ou bien quelques décades
Je ne supporte pas de voir le temps passer
On arpente sa vie au pas de promenade
Et puis on s'aperçoit qu'il faudra se presser
Que vous soyez tranquille ou bien plein d'inquiétude
Ce que je vais vous dire vous le comprendrez
En mettant bout à bout toutes nos solitudes
On pourrait se sentir un peu moins effrayés
Un peu moins effrayé
Écrire pour ne pas mourir
Écrire tendresse ou plaisir
Écrire pour tenter de dire
Dire tout ce que j'ai compris
Dire l'amour et le mépris
Écrire me sauver de l'oubli
Écrire pour tout raconter
Écrire au lieu de regretter
Écrire et ne rien oublier
Et même inventer quelques rêves
De ceux qui empêchent qu'on crève
Quand l'écriture un jour s'achève
Qu'on m'écoute en passant d'une oreille distrait,
Ou qu'on ait l'impression de trop me ressembler
Je voudrais que ces mots qui me sont une fête
On n' se dépêche pas d'aller les oublier
Que vous soyez critique ou plein de bienveillance
Je ne recherche pas toujours ce qui vous plaît
Quand je soigne mes mots c'est à moi que je pense
Je veux me regarder sans honte et sans regrets
Sans honte et sans regrets
Écrire pour ne pas mourir
Écrire grimace et sourire
Écrire et ne pas me dédire
Écrire ce que je n'ai su faire
Dire pour ne pas me défaire
Écrire habiller ma colère
Écrire pour être égoïste
Écrire ce qui me résiste
Écrire et ne pas vivre triste
Et me dissoudre dans les mots
Qu'ils soient ma joie et mon repos
Écrire et pas me foutre à l'eau
Et me dissoudre dans les mots
Qu'ils soient ma joie et mon repos
Écrire et pas me foutre à l'eau
Écrire pour ne pas mourir
Pour ne pas mourir.
Pourquoi ce site ?
Ecrire est être définitivement libre. C’est produire un acte essentiel, résistant, peut-être révolutionnaire. Je vois l’écriture comme un acte qui accompagne, qui parfait, qui éduque ; qui signe, qui occupe et qui dit.
Ecrire et faire écrire, je le sens comme un atout, voire une vertu. Comme quelqu’un qui dispenserait un savoir-être et un savoir-faire, créer des dispositifs. Vos attentes par rapport à ces ateliers : faire que cela continue, pousse à désirer, que cela vous forme, vous drive et renforce votre expertise aux yeux des personnes que je vais suivre, que cela vous structure. Ecrire, ce n’est pas seulement poser sur une feuille blanche ce qui passe par la tête, ce n’est pas un défouloir, une psychothérapie, pas le fait de témoigner, de réciter, de s’inscrire dans la réalité, de vibrer, ou de permettre à l’imaginaire de se libérer, d’être fertile, pas seulement d’inventer, de construire, des scénarios, ou d’agencer les pièces d’un puzzle, mais éprouver le besoin d’être libre créateur.
L’écriture commence à la réécriture. Explorer les champs de Georges Pérec.
L’écriture littéraire qui permet de penser le monde et sa propre vie.
Vladimir Nabokov : autres rivages, autres visages, augmentation de la conscience.
Pensée et plume sont intimement liées, et Nabokov parle de repérages. « Ecrire est une courte orientation existentielle » d’Alain André.
Georges Pérec est l’un des écrivains les plus novateurs.
On distingue 4 modes d’interrogation
- le champ sociologique (module à partir du réel)
- le champ autobiographique (module sur le registre autobiographique)
- le champ technique (Oulipo, les poèmes)
- le champ romanesque (s’approprier les bases du récit)
l’écriture, nous amène à l’autonomie ;c’est le besoin de l’espace qui nous guide. On a besoin d’une « chambre à soi », comme disait Virginia Woolf. La ritualisation de l’écriture s’inscrit dans l’espace et le temps- Il faut un journal de bord qui est un outil personnel à utiliser souvent. Mettre en place les disponibilités à l’écriture.
Ecrire consiste à raconter des anecdotes- dire l’expérience vécue passe par la langue, les mots, c’est notre médium, le catalogue, la liste, le dénombrement, le débridement.
« La liste est un des genres fondamental de l’écriture, l’autre étant le rêve » – Pascal Quignard.
La proposition des textes, les retours et l’accueil aux textes.
Découvrir ce qu’est un atelier d’écriture, sur quoi on peut s’appuyer, le temps d’échange, les retours, qui sont aussi un exercice de socialisation. Ce que permettent les ateliers d’écriture, les dispositifs, la pédagogie, et il faut donc poser un cadre. Se sentir disponible. Ce que l’on entend par cadre signifie la posture (gestes professionnels) et cheminement favorable. En atelier d’écriture, il est une vertu pédagogique qui est la bienveillance.
Il faut se risquer à une pensée, accepter de tâtonner, aller à son rythme, ne pas se brider, surtout.
L’atelier d’écriture en tant que tel
Qu’est-ce qu’un atelier d’écriture ? Comment on s’assure qu’on est au bon endroit ? Quels sont les éléments que l’on donne ? Comment faire face à la solitude et aux échecs ? Qu’est-ce qu’on impose ? Qu’on propose ? Comment on pose le cadre de la bienveillance ? Le niveau, la valeur de l’écriture. Des difficultés apparaissent parfois avec des individus qui ne veulent pas respecter les règles. Qui sont malveillants, qui ne peuvent suivre du fait de leur condescendance, de leur mépris. C’est le cadre dans le cadre – l’irrespect du protocole.
La question de la légitimité. Sur quoi elle repose pour soi.
A partir de combien de personnes on ouvre un groupe. Les ateliers d’écriture sont des structures sociales. On peut proposer des ateliers d’écriture à visée pédagogique.
Comment organiser son temps par rapport à ce qui est prévu ? Comment s’adapter à un public hétérogène ? La plupart du temps, les textes sont affectifs, ils parlent de soi. Que faire avec notre insatisfaction, notre frustration ? Quels sont les échanges préalables pour savoir où on met les pieds ? Qu’est-ce qu’on tient ? Qu’est-ce qu’on lâche ? Quel est mon objectif ? Que prévoit-on quand il y a de grandes disparités entre les individus ? Comment on évalue un atelier d’écriture ? Sur quels critères on évalue son évaluation ? Méthodologie = écrire les faits, et l’interprétation, il faut construire des limites, avoir une posture. La question qui se pose est : peut-on écrire sans émotion ? Ce que l’écriture fait faire comme chemin. Comment aider les personnes à aller ailleurs de ce qu’elles connaissent ? Jusqu’à quel stade faut-il connaître son public ? Peut- on avoir des certitudes sur une méthode ? Tout le monde peut-il écrire ? Surtout mis en difficulté ?
Un atelier d’écriture possède un protocole et des règles du jeu : la proposition, est un temps d’écriture à part entière, comment on occupe sa place. Les ateliers d’écriture tournants : ou ce qu’on adopte, ce qu’on réinvente.
Le but de l’atelier d’écriture est de développer un imaginaire, comment on fait naître des personnages à partir de personnes. Les paysages humains sous forme d’inventaire à la Prévert, ça permet d’écrire le bric à brac. Saint-John Perse et François Bon ont écrit sur ça.
Il est important de prendre des notes pour se poser les questions suivantes :
Qu’est-ce qui vous a fait écrire dans la proposition ? Qu’est ce qui a pu être difficile et comment on s’est arrangé avec cette difficulté ? Face à une proposition « facile », il faut avoir en soi la capacité d’imaginer un vécu qui peut être foisonnant, garder la mémoire visuelle, olfactive et factuelle. L’envie de relater, de parler de sa rue, de prendre le pouls du monde, de son quartier, de prendre la décision d’inverser la courbe, de faire ce qu’on ne fait jamais, de comprendre qu’on sait digérer, admettre, après avoir observé, repensé à des gestes, des actions.
Prolonger le réel, s’extraire du réel, et laisser vaquer l’imagination, extrapoler, laisser deviner
Bon conducteur du désir d’écrire des personnes qui sont là. Nécessité de dire.
L’atelier d’écriture, c’est : on soulève la pierre pour que l’eau s’écoule. Pour Raymond Queneau, ce sont les contraintes qui font écrire. La littérature a toujours existé avec des contraintes. Il faut expérimenter les contraintes. Il faut toujours penser à l’intérêt des personnes, ce qu’elles y trouveront, et il est intéressant d’envisager la récompense qu’elles recevront.
L’objectif de la proposition : catégorie d’expression. Faire travailler un aspect littéraire. Explorer des choses qui n’ont jamais été explorées. S’autoriser à être dans une expression personnelle.
On cherche toujours des détours quand les personnes sont en difficulté.
Possibilité de se projeter et de s’identifier dans quelques écritures où c’est une question de forme : « Je me souviens » = boîte à mots, ne pas prendre le risque de ne pas savoir. L’écriture, question de la matière première. Dans la mise en danger, dans la mise à nu, on cherche l’équilibre et quelque chose de rassurant, parce qu’on ne sait pas comment on va être perçu.
Il faut dire ses attentes, ses objectifs, car il est un autre statut de dire et une mise en valeur de la possibilité d’écrire.
Chez Pérec, et chez tant d’autres, il ya la nécessité de dire, sa contrainte. Les compartiments ne sont pas étanches : tout circule du réel à la fiction.
Le petit groupe est une étape intermédiaire qui inclue le travail du dispositif, c’est un travail à visée pédagogique. La lecture de son propre texte peut être angoissant. On écrit pour être lue.
Dans un texte :
- Le champ sémantique : horizontalité de la construction d’un texte. Verticalité de son sens.
Progression, mouvement, structure des textes. Repérer le genre. Repérer le ton, l’humour, l’expérience du lecteur. Amener des comparaisons. Sentir la tension. Voir les images, les 5 sens
Quels sont les moments-clefs, les moments de bascule, les objets-clefs aussi, les insistances, les échos intérieurs au texte, les réseaux de sens, sentir le dit, le non-dit, le rythme, le tempo, la vitesse, la temporalité, l’intensité dramatique et la tension.
« Une parole à mi-chemin de l’imaginaire et du vécu, du souvenir et du fantasme, qui organise autour d’elle au fur et à mesure qu’elle est proférée tout un réseau d’images et de mythes entre lesquels se tissent les liens et les correspondances de l’œuvre d’art. »
Michel Raimond.
Personnages : inventer le nom des personnages = l’onomastique
le nom doit être idéalement porteur d’une couche de temps, ou d’une couche géographique
Ce qui est important est la nuance et la sonorité produite par les consonnes et des voyelles dans un texte, et tout cela varie en fonction de la langue. « beau » en français ne s’entend pas comme « handsome » en anglais.
Les listes
L’intérêt des listes, c’est qu’elles engendrent variations et répétitions
- les listes de mots
- les inventaires
- les listes de courses – tests d’actions programmés
L’intérêt de la liste fait qu’on n’est pas obligé de suivre une cohérence linéaire, on peut zigzaguer, on peut répéter, et varier l’énumération. Lister les choses désolantes et rassurantes
qui provoquent la joie et la peur.
Ecrire une liste de choses qui provoquent le sentiment choisi : sentiment de joie, fouler le sable par exemple, me poser devant la mer, ramasser des coquillages, me lever le matin, aimer, observer que le compte bancaire est redevenu créditeur, être dans un environnement favorable, réussir les examens physiques ou autres, avoir le sentiment de vivre de justesse, ou de passer au travers des gouttes. Etre parvenue à faire la maximum de choses dans le temps imparti. Agir de façon à consommer le moins possible, recevoir et donner et vice-versa, surprendre en toutes choses, rêver à l’homme que j’aime, s’extraire du stress quotidien, faire des grands balades à pied dans les champs de blé et d’orge, projeter un meilleur avenir possible, se doper àà l’optimisme, adopter la méthode Coué.
L’écriture exige que l’on ait un cahier des charges afin que s’exerce un protocole.
Privilégier l’émotion. Rien de plus gratifiant de dire le mot juste et de voir les yeux des spectateurs ou des auditeurs s’éveiller. Qui, quand, comment, pourquoi raconter le trajet de l’émotion, et dire par quelles étapes elle se développe, et comment elle ralentit. Chercher des équivalences ou des images. Nommer les associations d’idées, des silences, des pensées, toute une palette sensorielle.
Tenir un carnet de bord : nommer une chose dans la journée qui a particulièrement touché ou intéressé, ou que cette journée vous a donné envie de faire. Toujours travailler le pluri-linguisme, faire des listes qui régulent le quotidien qui permettent de l’aborder avec cohérence et plénitude.
Développer sa créativité dans la contrainte (Julia Cameron). Pratiquer une gymnastique de l’esprit. Ne soyons pas notre pire censeur, écrivons les rêves.
A la façon de Peter Handke, cueillir des observations d’écritures, écrire des sensations, des écritures fragmentaires.
Selon Raymond Queneau, le rêve est un des moyens d’accéder à la poésie, il dit que c’est la voie royale
Pour le travail sur la narration (écrire des rêves habités), se rapprocher d’Antonio Tabucchi.
L’intrigue : composer une intrigue, l’organiser, imaginer un dénouement. Faire ses gammes dans un récit dans lequel on peut s’investir au moins 3 jours. Il faut roder sa capacité, entre ‘émergence spontanée et la conclusion. Comment inventer de la fiction ? La 1ère chose à faire pour mettre le moteur en route, est de créer un choc et un mystère, afin de mener l’enquête par l’écriture. Puiser son inspiration dans les contes iconiques de notre enfance.
Le château des destins croisés d’Italo Calvino – exercice avec des jeux de cartes de tarots –
Dans une intrigue, penser à distiller des éléments perturbateurs pour reprendre la main.
Partir d’une situation initiale et s’entraîner à repérer les étapes de la structure narrative.
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Date de dernière mise à jour : 18/04/2020